strange soul

tw : légèrement description d'un climat anxieux et d'anxiété.


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chambre de nuit où la lumière de la lune projette les ombres du mobile contre le mur. elles tournent et s'agitent lentement. des créatures s'animent et content leurs histoires sous cette interaction silencieuse. les jouets qui trainent au sol ajoutent au décor, créant de monstrueuses montagnes et vallées. tout un monde prend vie. spectacle d'ombres et de lumières dans la chambre d'enfant.

cedar, 5 ans. le corps repose dans un lit bien bordé pendant que l'esprit vagabonde plus loin. il peut sentir l'humidité des pins autour de lui. une brise humide et parfumée qui le guide et s'intensifie sous ses pas. il navigue, à priori aveuglément, et pourtant poussé par l'instinct dans la vaste forêt jusqu'à trouver un lac. ses yeux se plissent pour discerner dans l'obscurité des formes qui se détachent. il prend place, au pied d'un plongeoir formé naturellement, où ses pieds se balancent dans le vide. une étrange sensation s'empare de lui. une sorte de paix magnifiée mais aussi... de l'inquiétude ? comme si cette légèreté pouvait retomber brutalement. un bout de magnifique et terrifiant s'entremêlant dans un jeu de force. dans cette crainte qui ronge l'apaisement, le cri du corbeau brise l'écrin fragile de sérénité. cedar sursaute sous l'effet de surprise et tombe. une chute infinie. puis, au moment où son corps semble toucher l'eau, le sursaut le réveille. il est là. dans cette chambre. là où les ombres du mobile s'effacent sous l'aube nouvelle.

quelques jours plus tard.

ce jour-là if, sa soeur aînée, est incontrôlable. elle court partout dans la maison des townsend, menée par une excitation certaine. les parents, postés dans la cuisine, terminent dans un silence contrastant les derniers préparatifs. et bien qu'if crie sa joie dans chaque recoin du foyer, cedar n'a aucune idée de ce qui se trame.

c'est après une longue marche dans la forêt de pins qu'ils arrivent au bord du lac calswell. le printemps fête timidement son retour. un début de saison qui permet aux locaux, une place paisible pour pique niquer, avant la folie de l'été. alors que cedar s'installe sur le plaid fleuri pour déguster son sandwich, l'odeur des pins l'interpelle finalement. ses sourcils se froncent, l'esprit s'agite sous une analyse en cours. un souvenir flou tente de reprendre forme mais il ne parvient pas à l'identifier. alors qu'il n'a pas encore reçu le résultat de son analyse, son corps se contracte sous le jeu d'une double sensation, celle de la paix et de la crainte. alors qu'il relève la tête et quitte des yeux son repas, il remarque qu'un corbeau est posté devant lui. quand l'oiseau croasse, cedar se souvient brutalement de ce "rêve".

il était là.

l'oiseau l'observe avec une telle insistance qu'il semble reconnaître l'enfant. alors que cedar se murmure à lui même du bout des lèvres suis-je déjà venu ici ? le corbeau croasse de nouveau puis s'envole.

subitement, if apparaît derrière son frère, qui n'a ni le temps de réaliser ce qui lui arrive, ni de croquer dans son sandwich. if s'empare de son bras pour lui montrer un truc. un truc magique. ce plongeoir que la nature à sculpter naturellement dans la paysage.

à présent, il en est sûr, il est déjà venu ici.