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silent people have the loudest hearts

Parker O'Brien
Parker O'Brien


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jean (& angel) (2023), harper (2023)

pseudo : Olivia
credits : troye sivan | poesiescendrees (avatar), plainglow (gifs), uc (lyrics/sig)
fae house : half-twilight
disposition : telepathy
love life : fire meet gasoline
rp : entre 800 et 1000+, réponses dans l'ordre d'arrivée, aussi régulières que possibles
Bright
Entre deux mondes...
Gémeaux
Pro Gamer
A un crush
Badge Spring 2023
living that tinder life
one year of ftf
every day is wine day
Serial topic poster !
Du Crépuscule
cluster member

   
Aminta & Parker
@Aminta Avanesyan

Le marché artisanal avait toujours été l’occasion pour Parker d’acheter quelques babioles originales pour ses adelphes, bien qu’il sente que ce serait sans doute la dernière année — iels devenaient trop âgé·es pour se contenter de petits objets sculptés et jouets singuliers. L’ainé avait douze ans et, déjà l’an passé, il avait jaugé le cadeau de son frère d’un oeil blasé. Il avait remercié Parker du bout des lèvres et s’était rapidement désintéressé de sa personne et de ce qu’il lui avait apporté. Seule la benjamine, aujourd’hui âgée de six ans, semblait continuer à s’émerveiller de sa présence et le jeune Bright se disait parfois qu’elle était sa seule alliée dans cette maison qui n’était plus la sienne depuis longtemps et dans laquelle il se sentait toujours plus étranger. D’ailleurs, c’était peut-être le dernier Noël qu’il passerait avec sa mère et sa nouvelle famille, se dit-il alors qu’il attrapait un mug peint à la main. Après tout, ce n’était pas de gaieté de cœur qu’il s’y rendait et il avait la sensation que sa mère l’invitait davantage parce qu’elle s’y sentait obligée — par convenance ou parce que sa petite soeur la suppliait ? allez savoir — alors ne valait-il mieux pas soulager tout le monde et arrêter de forcer les choses ? Il ne pouvait pourtant pas dire qu’il était mal accueilli ou qu’il n’aimait pas son beau-père; simplement, ils n’avaient plus rien à se dire depuis longtemps et le moindre silence invoquait une certaine gêne générale.
D’un soupir, le jeune homme reposa la tasse et enfonça les mains dans les poches de sa veste. Il leva le nez et regarda autour de lui, passa en revue les familles, les couples, les groupes d’amis qui déambulaient paisiblement entre les étals. Tous partageaient ces sourires heureux qui lui donnaient le sentiment d’être aigri avant l’heure. Là où les autres attendaient avec impatience la venue des fêtes, les repas bruyants, les boissons chaudes et les siestes digestives, Parker aspirait à sauter cette période, à retrouver les semaines sans événements familiaux. Il aurait voulu se terrer dans sa chambre et ne plus en sortir jusqu’à ce que tout soit terminé, comme un ours hiberne et n'émerge qu’au printemps.
You’re bitter, Parker.
Yeah, and so what ?

La seule chose qui lui réchauffait les entrailles, c’était de penser au regard ténébreux d’Angel et il réfrénait autant qu’il le pouvait ce dangereux penchant. Dès qu’il avait le malheur de laisser son esprit vagabonder, de faire remonter les images, il avait l’impression que son coeur fondait, un noeud se formait dans son ventre et il en avait le souffle coupé. Il connaissait trop bien ces dérives, cette propension à devenir le jouet de ses émotions et du premier éphèbe qui avait l’idée de s’intéresser à lui. D’expérience, il savait que cela ne durait jamais : soit l’amoureux se lassait au bout de quelques semaines, soit c’étaient les insécurités de Parker qui le faisaient fuir — dans les deux cas le résultat était le même, il se retrouvait seul à recoller les morceaux de son coeur malmené, sans parler de regonfler sa confiance piétinée. À cela s’ajoutait le danger qui se dégageait de la Fae pyromane et que celle-ci ne cherchait même pas à dissimuler. Non, décidément, il valait mieux écarter Angel et se concentrer sur sa quête de cadeaux, aussi déprimante soit-elle.
Parker en était à ce stade de ses réflexions lorsqu’une sensation familière s’insinua sous sa peau, glissant sur sa nuque, résonnant dans son esprit. Sur le qui-vive, il se détourna des mugs et bols qu’il contemplait et chercha l’origine de son malaise — la personne dont émanait les pensées chaotiques qui tentaient de se frayer un passage en lui. Il ignorait pourquoi il était plus sensible à certaines personnes qu’à d’autres, pourquoi certains messages picoraient son cerveau tandis que d’autres le traversaient comme une brise matinale. Parfois, les voix s’entrechoquaient ou des images se formaient, diapositives plus ou moins nettes, projetées contre son gré, affichées dans son esprit comme s’il s’agissait d’un mur vierge destiné à accueillir les secrets des uns, les désirs des autres. Ici, toutefois, il ne percevait ces tentatives que comme si on cherchait à lui souffler quelque chose à l’oreille : il sentait le souffle mais n’entendait pas les mots.
What the…, grommela-t-il en passant d’une silhouette à l’autre, se concentrant sur chacune pour repérer l’émetteur du signal.
Il s’agissait d’une femme. Il le sut dès qu’il posa les yeux sur elle.
Yeah, and now what ? se dit-il, agacé.
La meilleure solution aurait été de s’éloigner, avec la distance, la sensation se serait atténuée jusqu’à s’éteindre, mais Parker s’en sentit incapable.
Au contraire, même réticent, il ne put réprimer le besoin de l’approcher et il s’arrêta à quelques pas d’elle, les mains toujours fourrées dans les poches de sa veste, les lèvres légèrement pincées, avant de demander, le ton méfiant :
— Vous allez bien ?

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